Anxiolytiques : de synthèse ou naturels ? Faire le bon choix...
Je vous l'écrivais ici récemment, la consommation de médicaments anxiolytiques de la famille des benzodiazépines (molécules dont le nom finit par -azepam ou -azolam) est à limiter au maximum du fait de l'importance et de la gravité de leurs effets secondaires.
A court terme, ils provoquent une somnolence, des troubles de la concentration et une altération des capacités de conduite, des troubles de la mémoire, des confusions, une ataxie (trouble de la coordination des mouvements) et des chutes surtout chez la personne âgée.
Et en cas d'utilisation prolongée ou à forte dose : une accoutumance (l'effet de la molécule s'atténue progressivement, incitant à augmenter les doses) et une pharmacodépendance (besoin de prendre le médicament afin de retrouver ses effets psychiques et d'éviter un mal-être lié à la privation). A l'arrêt, le syndrome de sevrage peut se manifester par de l'anxiété, une insomnie, et des troubles du type cauchemars, maux de tête, irritabilité, confusion, douleurs musculaires, hallucinations...
Lorsqu'ils sont utilisés comme somnifères, ils modifient l'organisation du sommeil, diminuant notamment la durée du sommeil lent profond ce qui se traduit par un sommeil peu réparateur. Les enregistrements du sommeil font plus penser à une anesthésie légère qu'à du véritable sommeil : ces molécules procurent une amnésie, et au bout de quelques semaines, on finit par simplement oublier qu'on ne dort pas.
Enfin se pose la question d'effets cognitifs persistants (type démences) à long terme. Le lien de cause à effet n'est pas démontré, mais les résultats d'études incitent à la prudence, notamment chez les personnes âgées, car ce lien ne peut pas non plus être exclu.
La Haute Autorité de Santé, consciente de ce problème, met à disposition des médecins, sur son site, des recommandations et des outils dans l'objectif de réduire les prescriptions au long cours de benzodiazépines et apparentés dans le traitement de l'anxiété et de l'insomnie, du fait d'un rapport bénéfices/risques défavorable. Lors de l'initiation d'un traitement par benzodiazépine, il serait prudent de planifier d'emblée son arrêt et de le préparer.
Lorsque l'arrêt d'une benzodiazépine prise depuis longtemps est décidé (décision du patient), il doit se faire de manière encadrée, avec l'aide d'un professionnel de santé et dans une relation de confiance, de manière très progressive, en association avec une bonne hygiène du sommeil et une technique dite "cognitivo-comportementale" qui a fait ses preuves. Par ailleurs, une thérapeutique complémentaire comme l'aromathérapie sera d'une aide considérable, d'abord en complément pendant la phase de diminution progressive, puis éventuellement en relais si besoin. Quelles huiles essentielles ? Ce sera l'objet d'un prochain article !