Patchouli : le fabuleux destin d'un antimite
Les lamiacées sont une grande famille de plantes aromatiques (menthes, thyms, romarins, lavandes…), qui exhalent leur parfum à peine les a t-on effleurées. Curieusement, bien qu'elle soit de cette même famille, la plante fraîche de Patchouli (Pogostemon cablin), originaire d'Indonésie, n'a pas d'odeur. Il faut que les feuilles fermentent pour qu'apparaissent les molécules odorantes.
Ces feuilles étaient utilisées comme antimite pour les soieries indiennes et lainages du Cachemire importés en Europe au XIXème siècle. C'est ainsi que les parfumeurs parisiens ont découvert le Patchouli. Ce parfum connut un grand succès et fut associé par la suite au mouvement hippie et à l'amour libre. Il est toujours utilisé en parfumerie pour apporter une note boisée, fumée, aux parfums masculins ou féminins. Il peut plaire ou non, chacun ses goûts !
L'huile essentielle obtenue par distillation des feuilles fermentées présente plusieurs propriétés thérapeutiques intéressantes grâce à sa composition (nombreux sesquiterpènes et sesquiterpénols) : décongestionnante veineuse, lymphatique et prostatique, cicatrisante, anti-infectieuse et anti-inflammatoire, et sur le plan psychologique, elle est calmante, anxiolytique. Une étude japonaise a montré l'effet sédatif, chez la souris, des composants de l'huile essentielle de Patchouli administrés par voie inhalée. En cas de stress, surmenage, ou troubles du sommeil, si vous appréciez son odeur, elle peut être utilisée en olfaction sèche ou en diffusion atmosphérique, mais, comme elle risque de devenir entêtante, il est préférable de la mélanger avec une autre huile essentielle, comme la Bergamote, la Lavande fine, ou le Bois de Hô par exemple.
Par précaution, on recommande de ne pas l'utiliser aux personnes ayant souffert d'une pathologie hormonodépendante, ainsi qu'aux femmes enceintes ou allaitantes et aux jeunes enfants.